“ La Poétique du Mycélium”
La première saison de résidences de recherche et de création de la Fondation LAccolade se déroule de janvier à juin 2021 avec comme titre l’aphorisme de l’écrivain Edouard Glissant « Rien n’est vrai, tout est vivant ». Chloé Jeanne est la troisième et dernière artiste invitée de cette saison. L’artiste a noué une relation singulière au vivant à travers ses œuvres. Celles-ci sont irriguées tout à la fois par son observation des pratiques scientifques et de l’autonomie du vivant. Elle aime à considérer ses matières tel le mycélium comme ses alliés. Elle élabore des sculptures et des installations saisies dans des environnements sensoriels et sensibles. Faire croître le vivant, lui donner forme et fonction, être à son écoute, connaître ses qualités et ses limites, développer une relation intime et symbiotique, tous ces processus créent une œuvre aux dimensions variées et variables.
Pour sa résidence de recherche et de création, Chloé Jeanne a développé de nouvelles expérimentations avec la création de nouvelles œuvres issues de différentes variétés de mycélium. Elle a notamment travaillé au « nez du champignon » en créant des œuvres olfactives qui nous invitent à voir dans le champignon le lieu d’une archive immémoriale de l’innumérable diversité des odeurs du vivant.
Dossier de Résidence
Rien n’est vrai tout est vivant
En conclusion de sa première saison de résidences de recherche et de création placée sous le signe du vivant, la Fondation LAccolade - Institut de France réunit les trois artistes de la Saison 1, Chloé Jeanne, Charlotte Gautier Van Tour, Caroline Le Méhauté, avec la participation des artistes Cristopher Cichocki et Luz Moreno.
Le titre de la Saison 1 reprend le détournement d’un célèbre aphorisme par Edouard Glissant, « Rien n’est vrai, tout est vivant.». Avec cette affirmation, il oppose la dynamique du Vrai en tant qu’absolu au Vivant en tant qu’expression qui ne connait pas de discontinuité. Pour se saisir de la question du vivant, il faut sans aucun doute faire preuve d’une disposition particulière, d’une sensibilité renouvelée, ne serait-ce que pour comprendre son étendue, ses ramifications infinies, sa fragilité. L’expérience infiniment concrète du changement climatique, ou encore de la disparition de pans entiers du vivant nous intime au déplacement, à opérer un pas de côté, à nous décentrer. L'exposition atteste d'un art qui fait du vivant la matière même de l’art dans une approche sensible qui mêle symbiose, réparation et soin.
Entrée libre tous les jours du 16 au 31 octobre 2021 de 11h à 19h.
Espace Cœur Marais, 3 rue Portefoin, 75003 Paris.
Photo : Martin Argyroglo, Courtesy : Fondation Laccolade - Institut de france Don Papa Art Program
Curaté par Anastasia Fernandez et Lan Sidobre
Octobre 2021
Pavillon rive gauche/ Paris
« Dionisio au pays de Sugarlandia »
Verre, pierre de lave, sucre, sable
« Dionisio au pays de Sugarlandia » fait référence à un révolutionnaire philippin du nom de Dionisio Magbuelas, surnommé Papa Isio dont la marque Don Papa s’est inspirée. À l’image d’Alice au pays des merveilles, l’expérience proposée ici est celle d’une expérimentation des matières sensibles, que nous pouvons facilement attribuer l’environnement philippin d’où est issu la marque Don Papa. La pierre de lave, le verre sablé comme il pourrait l’être par les flux de la mer des philippine, le sable, les cristaux de sucre, le vert teinté partiellement d’un vert végétal pouvant rappeler la flore, tant d’éléments qui composent un vocabulaire plastique qui nous met en lien direct avec des éléments identifiable du paysage de Sugarlandia. Une expérience sensible et un voyage sensitif vous sont alors proposés par cette oeuvre, elle vous invite à l’expérimenter par le toucher et l’odorat.
Photo: Grégory Copitet